Rémi CARDON

Sénateur de la Somme

La politique Bio en question

L’agriculture biologique traverse une période de fragilité, dans un contexte où le monde agricole, dans son ensemble, a besoin de soutien et de clarté. Pourtant, les choix récents du gouvernement interrogent, tant ils semblent contredire les objectifs affichés. Il est temps de réaffirmer une ligne cohérente et équitable pour l’avenir de notre agriculture.

Aujourd’hui, 10% de la surface agricole française est consacrée à l’agriculture biologique. Le gouvernement s’est fixé pour objectif d’atteindre 18% d’ici 2027. Pourtant, dans les faits, les signaux envoyés vont dans le sens inverse. Une nouvelle coupe budgétaire de 15 millions d’euros a récemment été décidée, fragilisant encore un peu plus un secteur déjà mis à rude épreuve. Entre 2013 et 2023, les aides de la PAC, principale source de soutien européen à l’agriculture, sont passées de 39% à 24% pour les exploitations bio. Dans le même temps, la consommation de produits bio en France a chuté, passant de 15% à seulement 6%. Ce recul suscite un découragement croissant chez les agriculteurs engagés dans le bio, et compromet des projets innovants et structurants sur nos territoires. C’est le cas, par exemple, du projet de la “fABbrique à sucres” dans les Hauts-de-France : une sucrerie bio, éthique et régionale, portée par des acteurs engagés, en parfaite cohérence avec les orientations affichées par l’État. Aujourd’hui, son avenir est incertain, faute de soutien clair et durable. Je crois profondément que notre pays a besoin de toutes ses agricultures. Il ne s’agit pas d’opposer les modèles, mais de leur donner à chacun les moyens d’exister et de se développer. À conditions équivalentes, les efforts doivent être reconnus et soutenus de manière équitable.

C’est pourquoi j’ai interpellé la ministre de l’Agriculture sur ce sujet par une Question Orale dont l’échange est intégralement retranscrit sur le site du Sénat mais aussi disponible en vidéo.

Je souhaite en effet que nous puissions continuer à accompagner l’ensemble de nos agriculteurs, y compris celles et ceux qui ont fait le choix de l’agriculture biologique. Parce que cette agriculture fait partie intégrante des solutions pour demain. Je m’engage pleinement à défendre et à soutenir, au Sénat, les filières biologiques qui font vivre nos territoires et répondent aux attentes des citoyens.

Partagez cet article !

Sur le même thème...