Rémi CARDON

Sénateur de la Somme

Une année de perdue, c’est une année de trop!

Déjà un an ! On souffle la bougie sur le gâteau d’anniversaire de la dissolution mais toute la communication gouvernementale ne parvient pas à masquer l’amertume qui nous reste en travers de la gorge.

Tout ça pour ça ? Et pour 2026 ? On nous annonce sans rire une “année blanche”. C’est vrai, c’est joli le blanc, c’est beau, c’est propre ! Une belle façon de nous dire, encore une fois, que rien ne va changer puisque nous garderions ainsi les mêmes arbitrages budgétaires. Pourtant, le résultat des urnes était sans appel et exigeait du changement ! Et quand bien même le gouvernement annoncerait, ou négocierait, un “bougé” pour ne pas être censuré, il n’applique pas le budget voté et rabote encore et encore en cours d’exercice.

Ainsi, et alors que la dernière étude d’ampleur vient d’annoncer que nous ne parviendrons jamais à rester sous la barre des +1,5°C de réchauffement global, le gouvernement continue à faire du yoyo avec MaPrimeRénov’. Le secteur résidentiel-tertiaire est pourtant le deuxième poste d’émissions de Gaz à Effet de Serre de la France (20 % du total national). Et pour nos écoles, bien que mon camp politique ait âprement négocié le maintien du budget et pensait sauver près de 3000 postes, les fermetures de classes se poursuivent.

Au sujet de l’école, je souhaite souligner positivement la tenue, le lundi 2 juin dernier, d’un nouvel « Observatoire départementale des dynamiques rurales ». Ces réunions étaient jusqu’alors de véritables « Odes au RPC » sans réels échanges ni dialogue. Mais, à nouveau DASEN, nouvelle méthode. Si les atouts et avantages des RPC ont été rappelés, cette dernière réunion a été marquée par des moments d’échanges entre les élus, les services de la Direction académique et ceux de la Préfecture afin d’évoquer les conditions matérielles nécessaires à une pleine réussite éducative, le lien devant être fait avec la Politique territoriale, et les moyens permettant d’assurer le continuum des politiques éducatives. Les échanges ont parfois enfoncé des portes ouvertes, mais la participation a été appréciée et la méthode ne devrait pas s’arrêter là. Le DASEN s’est engagé à entreprendre une « revue des territoires » et à « aller au-devant des élus ». Quant à Monsieur le Préfet, il a annoncé la distribution à venir d’un livret des bonnes pratiques et d’un diagnostic de chaque école.

Je suis particulièrement ravi de constater que les services de l’Education nationale entament des réflexions coordonnées avec les élus et que nous sortions de la logique dans laquelle, tous les ans, chacun attend de voir si son école va être ou non sur la sellette. Les prévisions démographiques nous obligent à anticiper et bâtir collectivement nos « Ecoles d’Avenir », dont Monsieur le Préfet a d’ailleurs annoncé un accompagnement prioritaire avec la DETR. Je veillerai à ce que cette dynamique locale perdure, l’attractivité et l’avenir de notre territoire en dépend. Il vaut mieux réfléchir collectivement avant d’agir, plutôt que subir.

Quant au budget 2026, ou à la fin du conclave pour les retraites, initié pour trouver des alternatives à la réforme injuste passée en force en 2023, les débats risquent d’être animés.

Je vous souhaite malgré tout, et d’ici là, un bel été.

Edito extrait de ma lettre trimestrielle n°18 de juin 2025 :

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